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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/197

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tendit une coupe d’or, Gaëtano la remplit de vin de Syracuse, le domestique présenta la coupe à Gemma, Gemma fit un vœu en faveur du bonheur des nouveaux époux, effleura de ses lèvres la coupe d’or et la passa au prince, qui, la vidant d’un trait, y versa une bourse pleine d’onces[1], et la fit porter à Teresa, dont c’était le présent de noce ; au même instant les cris de vive le prince de Carini ! vive la comtesse de Castel Nuovo ! se firent entendre ; l’esplanade s’illumina comme par enchantement, et les nobles visiteurs se retirèrent, laissant après eux, comme une apparition céleste, de la lumière et de la joie.

À peine étaient-ils rentrés dans le château avec leur suite, qu’une musique se fit entendre, les jeunes gens quittèrent les tables et coururent à l’endroit préparé pour la danse. Comme d’habitude, Gaëtano allait ouvrir le bal avec sa fiancée, et déjà il s’avançait vers elle, lorsqu’un étranger, arrivant par le chemin des Aloës, parut sur l’esplanade : c’était

  1. Monnaie dont chaque pièce vaut trois ducats.