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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/202

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qui devait servir à payer le prix du gobelet d’argent, la modique somme de deux carlins pour chaque coup que l’on désirait tirer, et l’on recevait en échange un numéro amené au hasard, qui fixait l’ordre dans lequel le tour devait arriver ; les moins adroits prenaient jusqu’à dix, douze et quatorze balles, ceux qui comptaient sur leur habileté se bornaient à cinq ou six. Au milieu de tous ces bras tendus et de toutes ces voix confuses, un bras s’étendit qui jeta deux carlins, et une voix se fit entendre qui demanda une seule balle. Chacun se retourna étonné de cette pauvreté ou de cette confiance. Ce tireur qui demandait une seule balle, c’était Pascal Bruno.

Quoique depuis quatre ans il n’eût point paru dans le village, chacun le reconnut ; mais nul ne lui adressa la parole. Seulement, comme on le savait le chasseur le plus habile de toute la contrée, on ne s’étonna point qu’il n’eût pris qu’une seule balle : elle portait le n° 11. Le tir commença.

Chaque coup était accueilli par des rires ou