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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/212

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Ses relations multipliées lui avaient souvent fourni des moyens de faire croire à son invisibilité en le mettant au fait de circonstances qu’on devait penser lui être parfaitement inconnues. La rapidité de son cheval, à l’aide duquel, le matin, il se trouvait à des distances incroyables des lieux où on l’avait vu le soir, avaient convaincu de sa faculté locomotive ; enfin une circonstance, dont il avait tiré parti avec l’habileté d’un homme supérieur, n’avait laissé aucun doute sur son invulnérabilité. La voici :

Le meurtre de Gaëtano avait fait grand bruit, et le prince de Carini avait donné des ordres à tous les commandans de compagnie, afin qu’ils tâchassent de s’emparer de l’assassin, qui, du reste, offrait beau jeu à ceux qui le poursuivaient par l’audace de sa conduite. Ils avaient, en conséquence, transmis ces ordres à leurs agens, et le chef de la justice de Spadafora fut prévenu un matin que Pascal Bruno était passé dans le village pendant la nuit pour aller à Divieto. Il plaça, les deux nuits suivantes, des hommes en embuscade