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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/219

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magnificence qui lui étaient si naturels ; aussi tenait-il littéralement table ouverte et tous les jours avait-il à sa table vingt-cinq ou trente convives au moins, parmi lesquels sept ou huit lui étaient toujours inconnus, tandis que d’autres s’y asseyaient au contraire avec la régularité de pensionnaires de table d’hôte. Parmi ces derniers, il y avait un certain capitaine Altavilla, qui avait gagné ses épaulettes en suivant le cardinal Ruffo de Palerme à Naples, et qui était revenu de Naples à Palerme avec une pension de mille ducats. Malheureusement le capitaine avait le défaut d’être tant soit peu joueur, ce qui eut rendu sa retraite insuffisante à ses besoins, s’il n’avait trouvé deux moyens à l’aide desquels son traitement trimestriel était devenu la part la moins importante de son revenu : le premier de ces moyens, et celui-là, comme je l’ai dit, était à la portée de tout le monde, le premier de ces moyens, dis-je, était de dîner tous les jours chez le prince, et le second, de mettre religieusement, chaque jour, en se levant de table, son couvert d’argent dans sa poche. Cette manœuvre dura quelque temps sans que