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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/231

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infidèle, et l’autre tiers versé à Messine, entre les mains du prince de Carini, mandataire du pirate chrétien. C’était cette somme que le vice-roi envoyait à Palerme, siège du gouvernement, sous l’escorte de quatre gendarmes et d’un brigadier ; ce dernier était chargé, en outre, de remettre de la part du prince une lettre à sa bien-aimée Gemma qu’il invitait à venir le rejoindre à Messine, où les affaires du gouvernement devaient le retenir encore quelques mois.

Le soir où le convoi devait passer près de Bauso, Bruno lâcha ses quatre chiens corses, traversa avec eux le village dont il était devenu le seigneur, et alla se mettre en embuscade sur la route entre Divieto et Spadafora ; il y était depuis une heure à peu près lorsqu’il entendit le roulement d’un caisson et le pas d’une troupe de cavaliers. Il regarda si sa carabine était bien amorcée, s’assura que son stylet ne tenait pas au fourreau, siffla ses chiens, qui vinrent se coucher à ses pieds, et attendit debout au milieu de la route. Quelques minutes après, le convoi parut au tournant d’un