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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/254

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murmure d’admiration, conduite par le prince de Butera lui-même, qui, déguisé en mandarin, l’avait reçue à la porte d’entrée et la précédait pour la présenter, disait-il, à la fille de l’empereur de la Chine. Comme on présumait que c’était quelque surprise nouvelle ménagée par l’amphitryon, on suivait avec empressement le prince, et le cortège se grossissait à chaque pas. Il s’arrêta à l’entrée d’une pagode gardée par deux soldats chinois, qui, sur un signe, ouvrirent la porte d’un appartement entièrement décoré d’objets exotiques, et au milieu duquel, sur une estrade était assise, dans un costume magnifique de Chinoise, qui avait à lui seul coûté trente mille francs, la princesse de Butera, qui, dès qu’elle aperçut la comtesse, vint au-devant d’elle suivie de toute une cour d’officiers, de mandarins et de magots, plus brillans, plus rébarbatifs, ou plus bouffons les uns que les autres. Cette apparition avait quelque chose de si oriental et de si fantastique, que toute cette société, si habituée cependant au luxe et à la magnificence, se récria d’étonnement. On entourait la princesse, on touchait sa robe