Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
LA SALLE D’ARMES.

— Oui, sire, répondit tristement celui qu’il interrogeait.

— Et quelles sont-elles ?…

— Telles que j’eusse préféré que tout autre que moi les annonçât à votre majesté…

— Ainsi l’empereur refuse mes services ! il oublie les victoires d’Aboukir, d’Eylau, de la Moscowa ?

— Non, sire ; mais il se souvient du traité de Naples, de la prise de Reggio et de la déclaration de guerre au vice-roi d’Italie !

Le mendiant se frappa le front.

— Oui, oui, à ses yeux peut-être ai-je mérité ces reproches ; mais il me semble cependant qu’il devait se rappeler qu’il y eut deux hommes en moi, le soldat dont il a fait son frère et son frère dont il a fait un roi… Oui, comme frère, j’eus des torts et de grands torts envers lui ; mais comme roi, sur mon ame ! je ne pouvais faire autrement… Il me fallait choisir entre mon sabre et ma couronne, entre un régiment et un peuple !… Tenez, Brune, vous ne savez pas comment la chose