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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/279

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digne hôte va me placer du mieux qu’il lui sera possible. À ces mots, le voyageur se leva et suivit l’aubergiste : quant au domestique, il redescendit immédiatement pour accomplir sa commission.

Gemma accepta l’offre du voyageur comme une reine à qui son sujet fait hommage, et non comme une femme à qui un étranger rend service ; elle était tellement habituée à voir tout plier à sa volonté, tout céder à sa voix, tout obéir à son geste, qu’elle trouva parfaitement simple et naturelle l’extrême galanterie du voyageur. Il est vrai qu’elle était si ravissante lorsqu’elle s’achemina vers la chambre, appuyée sur le bras de sa camérière, que tout devait s’incliner devant elle ; elle portait un costume de voyage de la plus grande élégance en forme d’amazone, court, collant sur les bras et sur la poitrine, et rattaché devant par des brandebourgs de soie ; autour de son cou était roulé, de peur du froid des montagnes, un ornement encore inconnu chez nous, où depuis il a été si répandu : c’était un boa de martre que le prince de Carini avait acheté