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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/280

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d’un marchand maltais qui l’avait rapporté de Constantinople ; sur sa tête était un petit bonnet de velours noir de fantaisie, pareil à une coiffe du moyen âge, et de cette coiffe tombaient de longs et magnifiques cheveux bouclés à l’anglaise. Cependant, si préparée qu’elle fut à trouver une chambre prête à la recevoir, elle ne put s’empêcher de s’étonner en entrant du luxe avec lequel le voyageur inconnu avait combattu la pauvreté de l’appartement ; tous les ustensiles de toilette étaient d’argent ; le linge qui couvrait la table était d’une finesse extrême, et les parfums orientaux qui brûlaient sur la cheminée semblaient faits pour embaumer un sérail.

— Mais vois donc, Gidsa, si je ne suis pas prédestinée, dit la comtesse ; un domestique maladroit ferre mal mes chevaux, je suis forcée de m’arrêter, et un bon génie, qui me voit dans l’embarras, bâtit sur ma route un palais de fée.

— Madame la comtesse n’a-t-elle point quelque soupçon sur ce génie inconnu ?

— Non, vraiment.