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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/282

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Ainsi donc, gardez vos probabilités et laissez-moi avec mon doute. D’ailleurs, si c’était lui ? c’est moi qui aurais deviné sa présence, et non pas vous… Qu’il est bon pour moi, mon Rodolfo !… comme il pense à tout !… comme il m’aime !…

— Et ce dîner préparé avec tant de soin, croyez-vous… ?

— Chut ! je ne crois rien ; je profite des biens que Dieu m’envoie, et je n’en remercie que Dieu. Voyez donc, c’est une merveille que cette argenterie. Si je n’avais pas trouvé ce noble voyageur, comment donc aurais-je fait pour manger dans autre chose ? Voyez cette tasse de vermeil, n’a-t-elle pas l’air d’avoir été ciselée par Benvenuto ?… Donnez-moi à boire, Gidsa.

La camérière remplit le verre d’eau et y versa ensuite quelques gouttes de Malvoisie de Lipari. La comtesse en avala deux ou trois gorgées, mais plutôt évidemment pour porter la coupe à sa bouche que par soif. On eût dit qu’elle cherchait, par le contact sympathique de ses lèvres, à deviner si c’était bien son