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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/283

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amant lui-même qui avait été ainsi au-devant de tous ces besoins de luxe et de magnificence qui deviennent un superflu si nécessaire lorsque depuis l’enfance on en a pris l’habitude.

On servit à souper. La comtesse mangea comme mange une femme élégante, effleurant tout à la manière des colibris, des abeilles et des papillons, distraite et préoccupée tout en mangeant, et les yeux constamment fixés sur la porte, tressaillant chaque fois que cette porte s’ouvrait, le sein oppressé et les yeux humides ; puis peu à peu elle tomba dans une langueur délicieuse dont elle ne pouvait pas elle-même se rendre compte. Gidsa s’en aperçut et s’en inquiéta :

— Madame la comtesse souffrirait-elle ?

— Non, répondit Gemma d’une voix faible ; mais ne trouvez-vous pas que ces parfums sont enivrans ?

— Madame la comtesse veut-elle que j’ouvre la fenêtre ?

— Gardez-vous-en ; il me semble que je vais