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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/286

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quelqu’un à ses côtés, mais elle était seule. Ses yeux errèrent alors autour de la chambre, puis revinrent se fixer sur une table placée près de son lit : sur cette table était une lettre tout ouverte, elle la prit et lut :

« Madame la Comtesse,

Je pouvais tirer de vous une vengeance de brigand, j’ai préféré me donner un plaisir de prince ; mais, pour qu’en vous réveillant vous ne croyiez pas avoir fait un rêve, je vous ai laissé une preuve de la réalité : regardez-vous dans votre miroir.

Pascal Bruno. »

Gemma se sentit frissonner par tout le corps, une sueur glacée lui couvrit le front ; elle étendit la main vers la sonnette pour appeler ; mais, s’arrêtant par un instinct de femme, elle rassembla toutes ses forces, sauta en bas de son lit, courut à la glace et poussa un cri : elle avait les cheveux et les sourcils rasés.

Aussitôt elle s’enveloppa d’un voile, se jeta