Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la chienne ; il lui vit faire trois bonds vers un olivier isolé, puis il entendit un cri. Lionna venait de saisir à la gorge un homme caché derrière cet olivier.

— Au secours ! cria une voix que Pascal reconnut pour être celle de Placido ; à moi ! Pascal, à moi !… rappelle ton chien, ou je l’éventre.

— Pille !… Lionna, pille ! À mort, à mort, Lionna ! à mort le traître !…

Placido vit que Bruno savait tout : alors, à son tour, il poussa un rugissement de douleur et de colère, et un combat mortel commença entre l’homme et le chien : Bruno regardait ce duel étrange appuyé sur sa carabine : pendant dix minutes, à la clarté incertaine de la lune, il vit lutter, tomber, se relever, deux corps dont il ne pouvait distinguer ni la nature ni la forme, tant ils semblaient n’en faire qu’un. Pendant dix minutes il entendit des cris confus sans pouvoir reconnaître les hurlemens de l’homme de ceux du chien : enfin,