Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire profiter la morte du bénéfice de la messe dite pour celui qui allait mourir. D’ailleurs c’était pour le prêtre une économie de temps et de peine, et comme cette disposition arrangeait tout le monde, elle ne souffrit pas la plus petite difficulté. Le sacristain alluma deux cierges, l’un a la tête, l’autre au pied du cercueil, et le sacrifice divin commença ; Pascal l’écouta tout entier avec recueillement.

Lorsqu’il fut fini, le prêtre descendit vers lui et lui demanda s’il était dans des dispositions meilleures ; mais le condamné lui répondit que, maigre la messe qu’il avait entendue, malgré les prières dont il l’avait accompagnée, ses sentimens de haine étaient toujours les mêmes. Le prêtre lui annonça que le lendemain, à sept heures du matin, il reviendrait lui demander si une nuit de solitude et de recueillement dans une église et en face de la croix n’avait point amené quelque changement dans ses projets de vengeance.

Bruno resta seul. Alors il tomba dans une rêverie profonde. Toute sa vie repassa de-