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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/345

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à la place de la Marine, où devait avoir lieu l’exécution. Les fenêtres des premiers étages étaient garnies de femmes que la curiosité avait tirées de leur lit à l’heure où ordinairement elles y sommeillaient encore ; l’on voyait comme des ombres s’agiter dans leurs galeries grillées[1] les religieuses des différens couvens de Palerme et de ses environs, et sur les toits plats de la ville une dernière population aérienne ondoyait comme un champ de blé. À la porte de l’église, le condamné trouva la charrette conduite par des mules ; elle était précédée par la confrérie des pénitens blancs, dont le premier portait la croix et les quatre derniers la bière, et suivie par le bourreau à cheval et tenant un drapeau rouge ; derrière le bourreau ses deux aides venaient à pied ; puis enfin, derrière les aides, une autre confrérie

  1. À Palerme les religieuses, qui ne peuvent pas se mêler aux fêtes mondaines, y prennent part cependant par la vue. Tout couvent un peu riche possède en location un étage donnant ordinairement sur la rue de Tolède : c’est de ces fenêtres grillées, où elles se rendent par des routes souterraines qui ont quelquefois un quart de lieue de longueur et qui communiquent du couvent à la maison louée, que les saintes recluses regardent les fêtes sacrées et profanes.