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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/346

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de pénitens noirs fermait le cortège, qui s’avançait entre une double haie de miliciens et de soldats, tandis que sur les flancs, au milieu de la foule, couraient des hommes revêtus d’une longue robe grise, la tête couverte d’un capuchon troué aux yeux et à la bouche, tenant d’une main une clochette, de l’autre une escarcelle, et faisant la quête pour délivrer du purgatoire l’âme du criminel encore vivant. Le bruit, au reste, s’était répandu parmi toute cette foule que le condamné n’avait pas voulu se confesser, et cette réaction contre toutes les idées religieuses adoptées donnait plus de poids encore à ces rumeurs d’un pacte infernal conclu entre Bruno et l’ennemi du genre humain, qui s’étaient répandues dès le commencement de son entrée dans la carrière qu’il avait si promptement et si largement parcourue : un sentiment de terreur planait donc sur toute cette population curieuse mais muette, et aucune vocifération, aucun cri, aucun murmure ne troublaient les chants de mort que faisaient entendre les pénitens blancs qui formaient la tête du cortège, et les pénitens noirs qui en