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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/350

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refus ; mais à l’instant même le peuple, qui avait entendu la demande du condamné, cria : Le confesseur ! le confesseur ! Le bourreau fut obligé d’obéir, on s’écarta devant le moine : c’était un grand jeune homme, au teint brun, qui semblait maigri par les austérités du cloître : il s’avança vers la charrette et monta dedans. Au même instant, Bruno tomba à genoux. Ce fut un signal général : sur le pavé de la rue, aux balcons des fenêtres, sur le toit des maisons, tout le monde s’agenouilla ; il n’y eut que le bourreau qui resta à cheval et ses aides qui demeurèrent debout, comme si ces hommes maudits étaient exceptés de la rémission générale. En même temps les pénitens se mirent à chanter les prières des agonisans pour couvrir de leurs voix le bruit de la confession.

— Je t’ai cherché long-temps, dit Bruno.

— Je t’attendais ici, répondit Ali.

— J’avais peur qu’ils ne tinssent pas la promesse qu’ils m’avaient faite.

— Ils l’ont tenue : je suis libre.

— Écoute bien.