Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sura que la corde était bien attachée, et jeta son habit pour avoir plus de liberté dans les mouvemens. Aussitôt Pascal sauta en bas de la charrette, écarta d’un double mouvement d’épaules les valets qui voulaient l’aider, monta rapidement sur l’échafaud, et alla s’appuyer de lui-même à l’échelle qu’il devait gravir à reculons. Au même moment le pénitent qui portait la croix la planta en face de Pascal, de manière à ce qu’il pût la voir pendant toute son agonie. Les pénitens qui portaient la bière s’assirent dessus, et un cercle de troupes se forma tout autour de l’échafaud, ne laissant dans son centre que les deux confréries de pénitens, le bourreau, ses valets et le patient.

Pascal monta l’échelle sans souffrir qu’on le soutint, avec autant de calme qu’il en avait montré jusque là, et, comme le balcon de Gemma était en face de lui, on remarqua même qu’il jeta les yeux de ce côté avec un sourire. Au même moment le bourreau lui passa la corde autour du cou, le prit par le milieu du corps et le jeta au bas de l’échelle. Aussitôt il glissa le long de la corde, et se