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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/357

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et de Salina. De l’autre croisée on dominait le parc, tout planté d’orangers, de grenadiers et de pins ; on distinguait à droite, depuis sa base jusqu’à son sommet le mont Pellegrino, et la vue pouvait s’étendre à gauche jusqu’à Montreal. C’est à cette fenêtre que resta longtemps la belle comtesse Gemma de Castelnuovo, les yeux fixés sur l’ancienne résidence des rois normands, et cherchant à reconnaître dans chaque voiture qu’elle voyait descendre vers Palerme l’équipage du vice-roi. Mais enfin la nuit s’était répandue plus épaisse, et, les objets éloignés s’étant effacés peu à peu, elle rentra dans la chambre, sonna sa camérière, et, fatiguée qu’elle était des émotions de la journée, elle se mit au lit, puis elle fit fermer la fenêtre qui donnait sur les îles, de peur que la brise de la mer ne l’atteignit pendant son sommeil, et ordonna de laisser entrebâillée celle qui s’ouvrait sur le parc, et par laquelle pénétrait dans sa chambre un air tout chargé du parfum des jasmins et des orangers.

Quant au prince, ce ne fut que bien tard qu’il put se dérober à la vigilance gracieuse