Aller au contenu

Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de son hôte ; et onze heures sonnaient à la cathédrale bâtie par Guillaume-le-Bon lorsque la voiture du vice-roi l’emporta au galop de ses quatre meilleurs chevaux. Une demi-heure lui suffit pour arriver à Palerme, et en cinq minutes il franchit l’espace qui s’étend entre la ville et la villa. Il demanda à la camérière où était Gemma, et celle-ci lui répondit que la comtesse, s’étant trouvée fatiguée, s’était couchée vers les dix heures.

Le prince monta vivement à la chambre de sa maîtresse et voulut ouvrir la porte d’entrée, mais elle était fermée en dedans : alors il alla à la porte dérobée, qui donnait de l’autre côté du lit, dans l’alcôve de Gemma, ouvrit doucement cette porte, afin de ne pas réveiller la charmante dormeuse, et s’arrêta un instant pour la regarder dans ce désordre du sommeil, si doux et si gracieux à voir. Une lampe d’albâtre, suspendue au plafond par trois cordons de perles, éclairait seule l’appartement, et sa lueur était ménagée de manière à ne pas blesser les yeux pendant le sommeil. Le prince se pencha donc sur le lit pour mieux voir. Gemma