le seuil de cette maison hospitalière, où il avait trouvé un refuge, il le remit à son hôte avec un volume de Voltaire que son édition stéréotype rendait portatif. Au bas du conte de Micromégas le roi avait écrit[1] :
« Tranquillise-toi, ma chère Caroline ; quoique bien malheureux, je suis libre. Je pars sans savoir où je vais ; mais partout où j’irai mon cœur sera à toi et à mes enfans.
Dix minutes après, Murat et son hôte attendaient sur la plage de Bonette l’arrivée du canot qui devait conduire le fugitif à son bâtiment.
Ils attendirent ainsi jusqu’à midi, et rien ne parut ; et cependant ils voyaient à l’horizon le brick sauveur qui, ne pouvant tenir l’ancre à cause de la profondeur de la mer, courait des bordées, au risque, par cette manœuvre, de donner l’éveil aux sentinelles de la côte. À
- ↑ Ce volume est encore entre les mains de M. Marouin, à Toulon.