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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/43

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LA SALLE D’ARMES.

midi, le roi, écrasé de fatigue, brûlé par le soleil, était couché sur la plage, lorsqu’un domestique arriva portant quelques rafraîchissements que madame Marouin, inquiète, envoyait à tout hasard à son mari. Le roi prit un verre d’eau rougie, mangea une orange, se releva un instant pour regarder si dans l’immensité de cette mer il ne verrait pas venir à lui la barque qu’il attendait. La mer était déserte, et le brick seul se courbait gracieusement à l’horizon, impatient de partir comme un cheval qui attend son maître.

Le roi poussa un soupir et se recoucha sur le sable. Le domestique retourna à Bonette avec l’ordre d’envoyer à la plage le frère de M. Marouin. Un quart d’heure après il arrivait, et presque aussitôt il repartait à grande course de cheval pour Toulon, afin de savoir de M. Bonafoux la cause qui avait empêché la barque de venir prendre le roi. En arrivant chez le capitaine il trouva la maison envahie par la force armée ; on faisait une visite domiciliaire dont Mural était l’objet. Le messager parvint enfin au milieu du tumulte