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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/61

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LA SALLE D’ARMES.

je n’aurais pas même trouvé cette mauvaise péniche, ou bien il me l’aurait fallu aller chercher dans le port, et la surveillance est telle que j’y serais bien entré, mais que je n’aurais probablement pas pu en sortir.

— Est-elle solide au moins ? dit Blancard.

— Pardieu ! tu sais bien ce que c’est que des planches et des clous qui trempent depuis dix ans dans l’eau salée. Dans les occasions ordinaires on n’en voudrait pas pour aller de Marseille au château d’If ; dans une circonstance comme la nôtre on ferait le tour du monde dans une coquille de noix.

— Chut ! dit Donadieu. Les marins écoutèrent : un grondement lointain se fit entendre, mais si faible qu’il fallait l’oreille exercée d’un enfant de la mer pour le distinguer.

— Oui, oui, dit Langlade ; c’est un avertissement pour ceux qui ont des jambes ou des ailes de regagner le nid qu’ils n’auraient pas dû quitter.

— Sommes-nous loin des lies ? dit vivement Donadieu.

— À une lieue environ.

— Mettez le cap sur elles.