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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/62

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MURAT.

— Et pourquoi faire ? dit Murat en se soulevant.

— Pour y relâcher, sire, si nous le pouvons…

— Non, non, s’écria Murat, je ne veux plus remettre le pied à terre qu’en Corse ; je ne veux pas quitter encore une fois la France. D’ailleurs la mer est calme, et voilà le vent qui nous revient…

— Tout à bas ! cria Donadieu.

Aussitôt Langlade et Blancard se précipitèrent pour exécuter la manœuvre. La voile glissa le long du mât, et s’abattit au fond du bâtiment.

— Que faites vous ? cria Murat ; oubliez-vous que je suis roi et que j’ordonne ?

— Sire, dit Donadieu, il y a un roi plus puissant que vous ici, c’est Dieu ; il y a une voix qui couvre la vôtre, c’est celle de la tempête… Laissez-nous sauver votre majesté, si la chose est possible, et n’exigez rien de plus…