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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/64

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MURAT.

faisant voler l’écume des vagues sous ses pieds. Donadieu pressa le gouvernail, la barque céda comme si elle comprenait la nécessité d’une prompte obéissance, et présenta sa poupe au choc du vent ; alors la bourrasque passa, laissant derrière elle la mer tremblante, et tout parut rentrer dans le repos. La tempête reprenait haleine.

— En sommes-nous donc quittes pour cette rafale ? dit Murat.

— Non, votre majesté, dit Donadieu, ceci n’est qu’une affaire d’avant-garde ; tout-à-l’heure le corps d’armée va donner.

— Et ne faisons-nous pas quelques préparatifs pour le recevoir ? répondit gaiement le roi ?

— Lesquels ! dit Donadieu. Nous n’avons plus un pouce de toile où le vent puisse mordre, et tant que la barque ne fera pas eau nous flotterons comme un bouchon de liège. Tenez-vous bien, sire !…

En effet une seconde bourrasque accourait, plus rapide que la première, accompagnée de pluie et d’éclairs. Donadieu essaya de répéter