la même manœuvre ; mais il ne put virer si rapidement que le vent n’enveloppât la barque ; le mât se courba comme un roseau ; le canot embarqua une vague.
— Aux pompes, cria Donadieu ! Sire, voilà le moment de nous aider…
Blancard, Langlade et Murat saisirent leurs chapeaux et se mirent à vider la barque. La position de ces quatre hommes était affreuse, elle dura trois heures. Au point du jour le vent faiblit ; cependant la mer resta grosse et tourmentée. Le besoin de manger commença à se faire sentir ; toutes les provisions avaient été atteintes par l’eau de mer, le vin seul avait été préservé du contact. Le roi prit une bouteille, en avala le premier quelques gorgées ; puis il la passa à ses compagnons, qui burent à leur tour : la nécessité avait chassé l’étiquette. Langlade avait par hasard sur lui quelques tablettes de chocolat, qu’il offrit au roi. Murat en fit quatre parts égales et força ses compagnons de manger ; puis, le repas fini, on orienta vers la Corse ; mais la barque avait