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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/76

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MURAT.

corte ; il s’achemina vers Ajaccio par Cotone, les montagnes de Serra et Bosco, Venaco, Vivaro, les gorges de la forêt de Vezzanovo et Bogognone ; partout il fut reçu et fêté comme un roi, et à la porte des villes il reçut plusieurs députations qui le haranguèrent en le saluant du titre de majesté ; enfin le 23 septembre il arriva à Ajaccio. La population tout entière l’attendait hors des murs ; son entrée dans la ville fut un triomphe ; il fut porté jusqu’à l’auberge qui avait été désignée d’avance par les maréchaux de logis : il y avait de quoi tourner la fête à un homme moins impressionnable que Murat : quant à lui, il était dans l’ivresse ; en entrant dans l’auberge il tendit la main à Franchescetti. — Voyez, lui dit-il, à la manière dont me reçoivent les Corses, ce que feront pour moi les Napolitains. — C’était le premier mot qui lui échappait sur ses projets à venir, et dès ce jour même il ordonna de tout préparer pour son départ.

On rassembla dix petites felouques : un Maltais nommé Barbara, ancien capitaine de frégate de la marine napolitaine, fut nommé com-