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Page:Dumas - La salle d'armes 2 Pascal Bruno, Dumont, 1838.djvu/89

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LA SALLE D’ARMES.

heure de découragement pour lui donner le conseil de ne point débarquer dans les Calabres et de se rendre directement  à Trieste, afin de réclamer de l’Autriche l’asile qu’elle lui avait offert. Le roi était dans un de ces instans de lassitude extrême et d’abattement mortel où le cœur s’affaisse sur lui-même : il se défendit d’abord, et puis finit par accepter. En ce moment le général s’aperçut qu’un matelot, couché dans des enroulemens de câbles, se trouvait à portée d’entendre tout ce qu’il disait ; il s’interrompit et le montra du doigt à Murat : celui-ci se leva, alla voir l’homme et reconnut Luidgi ; accablé de fatigue, il s’était endormi sur le pont. La franchise de son sommeil rassura le roi, qui d’ailleurs avait toute confiance en lui. La conversation interrompue un instant se renoua donc : il fut convenu que, sans rien dire des nouveaux projets arrêtés, on franchirait le détroit de Messine, on doublerait le cap Spartivento, et qu’on entrerait dans l’Adriatique ; puis le roi et le général redescendirent dans l’entrepont.

Le lendemain 8 octobre, on se trouvait à la