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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/179

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devant M. Cavalcanti fils, ajouta le banquier, qui, en prononçant ces mots, se tourna en souriant du côté du jeune homme.

Morcerf avait quitté le comte pour aller parler à sa mère. Danglars le quitta pour saluer Cavalcanti fils. Monte-Cristo se trouva un instant seul.

Cependant la chaleur commençait à devenir excessive.

Les valets circulaient dans les salons avec des plateaux chargés de fruits et de glaces.

Monte-Cristo essuya avec son mouchoir son visage mouillé de sueur ; mais il se recula quand le plateau passa devant lui, et ne prit rien pour se rafraîchir.

Madame de Morcerf ne perdait pas du regard Monte-Cristo. Elle vit passer le plateau sans qu’il y touchât ; elle saisit même le mouvement par lequel il s’en éloigna.

— Albert, dit-elle, avez-vous remarqué une chose ?

— Laquelle, ma mère ?

— C’est que le comte n’a jamais voulu accepter de dîner chez M. de Morcerf.

— Oui, mais il a accepté de déjeuner chez moi, puisque c’est par ce déjeuner qu’il a fait son entrée dans le monde.

— Chez vous n’est pas chez le comte, murmura Mercédès, et, depuis qu’il est ici, je l’examine.

— Eh bien ?

— Eh bien ! il n’a encore rien pris.

— Le comte est très sobre.

Mercédès sourit tristement.

— Rapprochez-vous de lui, dit-elle, et, au premier plateau qui passera, insistez.

— Pourquoi cela, ma mère ?

— Faites-moi ce plaisir, Albert, dit Mercédès.