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Page:Dumas - Le Comte de Monte-Cristo (1889) Tome 4.djvu/239

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Sa figure, empreinte d’une noblesse et d’une austérité remarquables, imposait à Morrel, qui commença son récit en tremblant.

Il raconta alors comment il avait connu, comment il avait aimé Valentine, et comment Valentine, dans son isolement et son malheur, avait accueilli l’offre de son dévouement. Il lui dit quelle était sa naissance, sa position, sa fortune ; et plus d’une fois, lorsqu’il interrogea le regard du paralytique, ce regard lui répondit :

— C’est bien, continuez.

— Maintenant, dit Morrel quand il eut fini cette première partie de son récit, maintenant que je vous ai dit, monsieur, mon amour et mes espérances, dois-je vous dire nos projets ?

— Oui, fit le vieillard.

— Eh bien ! voilà ce que nous avions résolu.

Et alors il raconta tout à Noirtier : comment un cabriolet attendait dans l’enclos, comment il comptait enlever Valentine, la conduire chez sa sœur, l’épouser, et dans une respectueuse attente espérer le pardon de M. de Villefort.

— Non, dit Noirtier.

— Non ? reprit Morrel, ce n’est pas ainsi qu’il faut faire ?

— Non.

— Ainsi ce projet n’a point votre assentiment ?

— Non.

— Eh bien ! il y a un autre moyen, dit Morrel.

Le regard interrogateur du vieillard demanda : lequel ?

— J’irai, continua Maximilien, j’irai trouver M. Franz d’Épinay, je suis heureux de pouvoir vous dire cela en l’absence de mademoiselle de Villefort, et je me conduirai avec lui de manière à le forcer d’être un galant homme.

Le regard de Noirtier continua d’interroger.