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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

coup d’œil très-observateur pour réduire toutes les portions de forces employées sur une multitude de points en un ensemble et en un corps d’armée ; enfin, encore en raison de ce que ses services près de cette armée et sa manière morale d’exister lui avaient concilié l’amitié, l’estime et la confiance des chefs et des soldats ;

» Considérant que le général Muller est encore aujourd’hui en pleine jouissance de cette estime, de cette amitié et de cette confiance ; que seul il peut conduire et terminer une campagne dont seul il a la clef et les dispositions ; enfin que cette campagne et la guerre ne peuvent durer encore environ que trois semaines, ou même moins ;

» Considérant que le général Dumas, contre lequel, d’ailleurs, les représentants du peuple n’ont aucun reproche à former, ne pourrait obtenir ces connaissances des localités, des plans et des positions que dans six semaines au moins, ainsi qu’il s’en est expliqué lui-même dans la conférence amicale que les représentants du peuple ont eue avec lui ;

» Considérant que, depuis la réforme opérée dans l’armée, et l’élection provisoire du général Muller, l’ordre et la discipline, la concorde et la bonne union, règnent plus vigoureusement et promettent des succès plus marqués ;

» Arrêtent, pour le meilleur service de la République, que provisoirement, et jusqu’à un décret définitif de la Convention nationale, le général Muller retiendra le commandement en chef de l’armée des Pyrénées occidentales ;

» Mais arrêtent aussi qu’il demeurera libre au général Dumas d’être employé dans cette même armée en qualité de chef divisionnaire, jusqu’à ce décret définitif.

» À Bayonne, le deuxième jour du second mois de l’an ii de la
République une et indivisible.
» Signé, J.-B.-B. Monestier (du Puy-de-Dôme), Dartigoyte,
Garreau, Cavaignac et Pinet aîné. »----------------------------

Mon père avait obtenu la satisfaction qu’il désirait. Les représentants du peuple avaient déclaré qu’ils n’avaient aucun