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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

pourquoi il est encore essentiel de surveiller l’extérieur, afin d’empêcher quelque troupe ou convoi d’entrer dans la place.

» Salut et fraternité.xxxxx
» Serrurier. »

Le 25 nivôse, à dix heures du matin, mon père recevait cette lettre.

« Quartier général de Roverbella, 25 nivôse[1].
» Serrurier, etc.

» Je vous préviens, général, que l’ennemi a passé l’Adige cette nuit à Anghiari, près Porto-Legnago ; je ne connais pas sa force, mais nous devons nous mettre en mesure, parce qu’il est vraisemblable que nous serons attaqués cette nuit ; n’oubliez pas, je vous prie, d’en faire prévenir le général Miollis ; recommandez-lui de pousser des reconnaissances du côté de Castellaro ou du moins des Due-Castelli.

» Salut et fraternité.xxxxx
» Serrurier. »

» J’ordonne au commandant de la 64e, qui est à Formigosa, de se retirer sur le général Miollis dès qu’il ne pourra plus tenir. En cas d’événement, je me retirerai sur Goïto. »

Deux heures après, mon père reçut cette autre lettre :

« Saint-Antoine, 25 nivôse.
» Serrurier, etc.

» Je n’ose présumer, général, qu’il n’y aura pas de sortie du côté du général Dallemagne[2]. Au contraire, je crois que l’ennemi peut se présenter en force sur Governolo et Formigosa,

  1. C’était le jour de la bataille de Rivoli, qui s’engageait au même moment ; on voit que les mouvements des deux généraux étaient bien combinés.
  2. Dallemagne était du côté opposé à Montanara, sur la route de Milan.