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MÉMOIRES
DE
ALEXANDRE DUMAS


CCXLIII


Les artilleurs. — Carrel et le National. — Barricades du boulevard Bourdon et de la rue de Ménilmontant. — La voiture du général la Fayette. — Un mauvais tireur de mes amis. — Désespoir d’Harel. — Les pistolets de Richard. — Les femmes sont contre nous ! — Je distribue des armes aux insurgés. — Changement d’uniforme. — Réunion chez Laffitte. — Marche de l’insurrection. — M. Thiers. — Barricade Saint-Merri. — Jeanne. — Rossignol. — Barricade du passage du Saumon. — Matinée du 6 juin.

Le groupe d’artilleurs que guidaient les trois chefs que nous venons de nommer descendait au pas de course, et en criant ; « Vive la République ! » la rive droite du canal. Devant lui, les uns fuyaient ; autour de lui, les autres se groupaient ; c’était un effroyable tumulte.

À la place de la Bastille, on retrouva le 12e léger ; d’après ce qu’avait dit l’officier, on était sûr de lui. Aussi les soldats laissèrent-ils passer les artilleurs. Le chef de bataillon les salua et les approuva de la tête.

Au boulevard Saint-Antoine, un cuirassier dont j’ai oublié le nom se joignit aux artilleurs. — Il y eut le cuirassier du 5 juin, comme il y eut le pompier du 15 mai !

Arrivé devant le poste du boulevard, au coin de la rue de