Aller au contenu

Page:Dumas - Mes mémoires, tome 2.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
239
MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

À propos, j’ai promis de raconter l’histoire de ce vieux médecin auquel Manceau avait succédé.

Ce serait faire tort à mes lecteurs que de ne pas leur tenir parole.

M. Paroisse habitait Soissons. Une clientèle fort clair-semée lui permettait de venir une fois par semaine dîner à Villers-Hellon, où il était toujours parfaitement reçu.

Cela durait depuis dix ans.

Un beau jour, M. Collard reçut un assez gros manuscrit, signé du digne docteur.

C’était la note de ses visites.

Il comptait chaque visite vingt francs, ce qui ne laissait pas que de faire une somme.

M. Collard paya, mais pria M. Paroisse de ne revenir désormais à Villers-Hellon que quand il y serait appelé.

C’est à la suite de cet événement que Manceau avait été installé à demeure au château comme médecin ordinaire de la famille.

J’ignore ce qu’est devenu Manceau… Je crois que le pauvre diable est mort.

Heureusement, ce n’est pas des suites du bain que nous lui avons fait prendre.


LIV


Amédée de la Ponce. — Il m’apprend ce que c’est que le travail. — M. Arnault et ses deux fils. — Voyage en diligence. — Un monsieur confit en douceurs. — J’apprends à quel péril j’ai échappé.

Après le jugement injuste porté contre nous à Villers-Hellon, j’étais retourné à Villers-Cotterets, et, las de mon séjour dans les régions aristocratiques, d’où je venais d’être précipité, je m’étais revu avec bonheur dans le monde que j’avais préféré à celui-là, et où je trouvais la satisfaction complète de tous mes désirs de cœur et de tous mes besoins d’orgueil.

Adèle m’avait d’abord assez mal reçu, mais j’en avais été quitte pour une bouderie de quelques heures. Au bout de ce