laine de vouloir bien me recommander à monseigneur le duc d’Orléans, M. Deviolaine l’a reçue si durement…
— Oh ! vous savez, la brusquerie est un peu le fond de son caractère, à notre cher conservateur… Il ne faut pas faire attention à cela.
— Je crains, monsieur, que, si mon cher cousin vous a parlé souvent de moi, tout en me recommandant à vous, il ne m’ait guère flatté.
— Cela ne vaut-il pas mieux, puisqu’il ne tiendra qu’à vous de me surprendre agréablement ?
— Il vous a dit que j’étais un paresseux, n’est-ce pas ?
— Il m’a dit que vous n’aviez jamais beaucoup travaillé ; mais vous êtes jeune, et vous pouvez rattraper le temps perdu.
— Il vous a dit que je n’aimais que la chasse ?
— Il m’a avoué que vous étiez quelque peu braconnier.
— Il vous a dit que je n’avais aucune résolution dans l’esprit, aucune fixité dans les idées ?
— Il m’a dit que vous étiez entré chez tous les notaires de Viliers-Cotterets et de Crépy, sans pouvoir jamais rester chez aucun d’eux.
— Il a un peu exagéré… Au reste, si je ne suis resté chez aucun des notaires où j’ai travaillé, cela tenait à mon constant et profond désir de venir à Paris.
— Eh bien, vous y voilà, et votre désir est accompli.
— Est-ce tout ce que M. Deviolaine vous a dit de moi ?
— Non pas… Il m’a dit encore que vous étiez un excellent fils, et que, tout en désolant votre mère, vous l’adoriez ; que vous n’aviez jamais rien voulu apprendre, mais plutôt par trop de facilité que par manque d’intelligence ; il m’a dit, enfin, que vous étiez certainement une mauvaise tête, mais qu’il vous croyait aussi un excellent cœur… Allez le remercier, allez le remercier.
— Par où va-t-on chez lui ?
— Un des garçons de bureau vous conduira.
Il sonna.
— Conduisez M. Dumas chez M. Deviolaine, dit-il.