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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/245

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

de l’auteur. Il les plaçait dans toutes les situations identiques ; tel d’entre eux avait déjà servi dix, vingt, trente fois, et n’attendait l’occasion que de resservir une trente et unième.

Commençons par un chœur du Barbier châtelain, de Théaulon : à tout seigneur tout honneur.

Bonne nuit !
Bonne nuit !
Ça soulage,
En voyage.
Bonne nuit !
Bonne nuit !
Retirons-nous sans bruit.

Celui-là était devenu proverbial ; dès que l’on voyait apparaître la situation, chacun, d’avance, fredonnait le chœur qui devait la terminer.

Un chœur de Brazier et de Courcy, dans le Parisien à Londres, n’était pas non plus sans mérite. Malheureusement, il appartenait à une situation tellement excentrique, qu’il n’avait pu servir qu’une fois.

Il n’en était pas moins resté dans la mémoire de bon nombre d’amateurs.

Il s’agissait d’un Français surpris en conversation criminelle, et qui, amené devant ses juges, excitait une vive curiosité dans l’auditoire.

En conséquence, l’auditoire chantait :

Nous allons voir juger
Cet étranger,
Qui fut bien léger !
À l’audience,
On défend l’innocence,
Et l’on sait la venger.

L’étranger était condamné au mariage, et l’auditoire, satis-