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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 3.djvu/30

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Ces détails nous expliquèrent sa lettre, et nous firent comprendre sur quel beau temps il comptait après la pluie.

Au lieu de remonter au beau fixe, le baromètre était descendu pour nous à la tempête.

Ma pauvre mère fut donc forcée de laisser son parapluie ouvert, comme le lui disait Dermoncourt. Seulement, le parapluie était tellement délabré, qu’il ne pouvait plus nous garantir de l’averse.

Ce qui signifie, en abandonnant la parabole, que nous étions arrivés au bout de nos ressources.

Il est vrai qu’il me restait l’espoir.

Quel espoir ?

Je vais vous le dire.

LXIV

Ce que j’espérais. — Déception. — M. Deviolaine est nommé conservateur des forêts du duc d’Orléans. — Sa froideur à mon endroit. — Demi-promesse. — Premier nuage sur mes amours. — Je vais passer trois mois chez mon beau-frère, à Dreux. — Quelle nouvelle j’apprends à mon retour. — Muphti. — Les murs et les haies. — Le pavillon. — La paume. — Pourquoi je renonce à y jouer. — La noce sous le bois.

Cet espoir, c’était celui que de Leuven allait faire jouer nos vaudevilles et nos mélodrames.

M. de Leuven père, voyant qu’on ne l’inquiétait aucunement depuis qu’il était en France, avait pris le parti de se risquer et de revenir à Paris.

Adolphe, naturellement, suivait son père.

Ce départ, qui, en toute autre circonstance, m’eût désespéré, me comblait de joie dans les conditions où nous nous trouvions. — De Leuven emportait nos chefs-d’œuvre. Nul doute que les directeurs des différents théâtres auxquels ils étaient destinés, ne les accueillissent avec enthousiasme !

Grâce à nos deux vaudevilles et à notre drame, nous détournions une branche de ce Pactole qui, dès 1822, arrosait