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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 5.djvu/43

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Par bonheur, nous ne nous entendîmes pas, M. Samson et moi.

Je dis par bonheur, car cette mésintelligence amena une refonte entière de l’ouvrage, qui gagna, à ce remaniement, le prologue, les deux actes de Stockholm, l’épilogue à Rome, et le rôle tout entier de Paula.

Quand nous en serons là, nous raconterons ces transformations, qui laissèrent bien loin derrière elles les Métamorphoses d’Ovide, dont M. Villenave venait de publier une splendide édition.

Parlons un peu de M. Villenave, un des hommes les plus instruits et les plus originaux de l’époque ; parlons de sa fille, de son fils, de sa femme et de sa maison, personnages et choses qui eurent une grande influence sur cette première partie de ma vie.


CXV


Cordelier-Delanoue. — Une séance de l’Athénée. — M. Villenave. — Sa famille. — Les cent trente-deux Nantais. — Cathelineau. — La chasse aux bleus. — Forest. — Une page d’histoire. — Sauveur. — Le comité royaliste. — Souchu. — La tombe miraculeuse. — Carrier.

Lors des premières représentations des acteurs anglais, — lequel temps coïncidait avec mes séances du soir au bureau du secrétariat, — j’avais fait la connaissance d’un jeune homme nommé Cordelier-Delanoue.

Cette connaissance s’était faite tout naturellement. Nous publiions la Psyché, à cette époque ; Delanoue nous avait envoyé une pièce de vers intitulée Hamlet ; nous l’avions insérée dans notre journal ; il était venu nous remercier, et Adolphe et moi nous étions liés avec lui.

Moi surtout. — Delanoue était fils d’un général de la Révolution qui avait autrefois connu mon père : cette circonstance avait été une cause de rapprochement entre nous ; nos sympathies dramatiques et politiques avaient fait le reste.