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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 6.djvu/292

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NOTES


NOTE A


Comme nous nous y étions attendu en heurtant aussi carrément que nous le faisons les hommes et les choses, une réclamation s’est produite, respectable par le sentiment qui l’a dictée ; elle est du fils de M. de Liniers.

Cette réclamation nous a été communiquée par la rédaction du journal la Presse, et nous avons désiré qu’elle fût publiée dans son intégralité.

Nous croyons devoir la reproduire ici, en conservant les réflexions dont l’avait accompagnée la Presse.

AU RÉDACTEUR.
« Orléans, 4 mars 1853.

» Monsieur,

» Les Mémoires publiés par M. A. Dumas dans votre journal (nos des 19, 23 et 24 février) sont venus, par hasard, à ma connaissance. Dans le récit fait par l’auteur d’un épisode de sa vie en 1830, la conduite de mon père se trouve présentée sous un jour qui tendrait à jeter sur lui une déconsidération imméritée.

» Permettez au plus jeune de ses fils, témoin oculaire du fait principal, de défendre une mémoire honorable et chère, et veuillez donner place dans votre journal à sa juste réclamation.

» Je me trouvais en 1830 près de mon père ; j’étais dans son cabinet au moment où M. Dumas s’y présenta. En rectifiant les faits altérés par lui, je dirai ce que je sais, ce que j’ai vu.

» Au moment où éclata la révolution, il se trouvait, sous les ordres de mon père, non pas huit cents hommes, mais un nombre à peine suffisant pour former un peloton d’instruction. Dès la veille de l’arrivée de M. Dumas, M. de Liniers avait été prévenu que cette faible garnison