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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 7.djvu/205

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

labeur porta ses fruits pour tout le monde, excepté pour lui.

Maintenant, passons des artilleurs aux pièces.

Chaque batterie avait un nom tiré de sa composition même.

La première s’appelait l’Aristocrate : elle comptait, comme on le sait déjà, dans ses rangs M. le duc d’Orléans, puis MM. de Tracy, Jal, Paravey, — qui fut, depuis, conseiller d’État, — Étienne Arago, Schœlcher, Loëve-Weymars, Alexandre Basset, Duvert.

La deuxième s’appelait la Républicaine ; on connaît ses deux capitaines, Guinard et Cavaignac ; les principaux artilleurs étaient Guiaud, Gervais, Blaize, Darcet fils, Ferdinand Flocon.

La troisième s’appelait la Puritaine ; c’était son capitaine Bastide qui lui avait valu ce nom. Bastide, au National, était le défenseur des idées religieuses, que ce journal avait une certaine propension à attaquer à la manière du Constitutionnel ; de là le bruit qui s’était répandu de sa soumission exagérée aux pratiques de la religion. La Puritaine comptait parmi ses servants : Carrel, Barthélemy-Saint-Hilaire, Grégoire, Séchan.

La quatrième s’appelait la Meurtrière, à cause de la quantité de médecins qu’elle contenait. Nous avons dit ses capitaines ; voici les principaux meurtriers qui la servaient : Bixio, étudiant en médecine ; Trélat, médecin ; Laussedat, médecin ; Jules Guyot, médecin ; Montègre, médecin ; Jourdan, médecin ; Houet, médecin ; Raspail, quasi-médecin. — Les autres étaient Prosper Mérimée, Lacave-Laplagne, depuis ministre des finances ; Ravoisié, Baltard l’architecte, Desvaux, étudiant, depuis lieutenant de juillet, et depuis encore un des plus brillants et des plus braves officiers de l’armée ; enfin, Bocage et moi.

On comprend que les batteries étaient bien autrement nombreuses, puisque l’artillerie comptait, je crois, huit cents hommes ; mais, nous ne parlons ici que de ceux dont les noms ont survécu.

La discipline était très-rigide : trois fois par semaine, il y