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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 7.djvu/255

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

l’École de droit ; on les accusait de vouloir se mettre à la tête des artisans de trouble, et d’obtenir, par la force brutale, les conséquences du principe consacré par notre sang.
» Nous avons protesté solennellement, et, nous qui avons payé comptant la liberté qu’on nous marchande, nous avons prêché l’ordre public, sans lequel il n’y a pas de liberté ; mais l’avons-nous fait pour provoquer les remercîments et les battements de mains de la chambre des députés ?
» Non !
» Nous avons accompli un devoir. Ah ! sans doute, nous serions fiers et glorieux des remercîments de la France ; mais nous cherchons vainement la France dans la chambre des députés, et nous répudions des éloges dont la condition est le prétendu désaveu d’une proclamation dont nous déclarons adopter de la manière la plus absolue l’esprit et les termes. »

Il va sans dire que le ministre de la guerre mit aux arrêts les quatre-vingt-neuf élèves ; mais la protestation était faite, et les conditions auxquelles ils avaient consenti à appuyer le gouvernement étaient réservées.

On voit que l’accord entre Sa Majesté Louis-Philippe et MM. les élèves des trois écoles n’avait pas été long.

Il ne devait guère durer davantage avec ce pauvre général la Fayette, dont on n’avait plus besoin.

En effet, il venait, aux troubles de décembre, de jouer sa popularité, et il l’avait perdue. Dès lors, c’était un homme inutile, et à quoi bon être reconnaissant envers un homme inutile ?

— Le 24 décembre, M. Dupin et autres députés bien en cour proposaient et faisaient adopter cet amendement à l’article 64 de la loi sur la garde nationale, que la Chambre était en train de discuter :

« Les fonctions de commandant général des gardes nationales du royaume cesseront en même temps que les circonstances qui les ont rendues nécessaires ; ce commandement général ne pourra jamais être rétabli que par une loi ; nul