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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 7.djvu/4

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MÉMOIRES
DE
ALEXANDRE DUMAS


CLXI


Comment M. Thiers écrit l’histoire. — Les républicains au Palais-Royal. — Premier ministère de Louis-Philippe. — Prudence de Casimir Périer. — Mon plus beau drame. — Lothon et Charras. — Un coup d’épée. — Encore le maître de poste du Bourget. — La Fère. — Le lieutenant-colonel Duriveau. — Lothon et le général la Fayette.

Au moment où le duc d’Orléans, triomphant et joyeux, rentrait au Palais-Royal, six ou huit jeunes gens se réunissaient au-dessus des bureaux du National, dans l’appartement commun à Paulin et à Gauja.

Ils se regardaient les uns les autres avec un silence d’autant plus menaçant qu’ils étaient encore armés comme au jour du combat.

Ces jeunes gens étaient Thomas, Bastide, Chevalon, Grouvelle, Boinvilliers, Godefroy Cavaignac, Étienne Arago, Guinard. Peut-être un ou deux autres encore dont les noms m’échappent.

Chacun, selon son impatience, était assis ou debout.

Thomas était assis dans l’embrasure d’une fenêtre, avec son fusil de chasse à deux coups entre les jambes. C’était, à cette époque, un beau et brave garçon plein de loyauté, de courage, de franchise ; une tête froide et un cœur ardent.