Aller au contenu

Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

let soit abandonnée à chacun des intéressés, et qu’aucune mesure générale ne puisse être opposée à aucun d’eux, chacun de nous devant rester parfaitement libre de protester ou de ne pas protester.
» Huet. »

Cette note fut lue à haute voix, et couverte de huées.

Nous envoyâmes au Moniteur ce démenti signé de nos quatorze noms :

À M. le rédacteur du Moniteur universel.
« Monsieur le rédacteur,

» Vous accusez de mensonge le procès-verbal de la séance des décorés de juillet, vous qui n’y assistiez pas, et qui ne faites point partie des combattants des trois jours.

» Nous affirmons, nous, qu’il ne contient que l’exacte vérité.

» Nous ne discuterons point l’illégalité de l’ordonnance du 30 avril ; elle a été suffisamment établie par les journaux.

» Nous dirons seulement qu’il est faux qu’un combattant de 1789 et de 1830 ait été amené à la séance par suite d’une surprise préparée. Le citoyen Decombis est venu spontanément raconter comment avait été distribuée la décoration de 1789, et la volonté, également spontanée, de l’assemblée l’a appelé au bureau. Ce n’est point, comme vous le dites, un petit nombre d’hommes qui a protesté contre l’ordonnance : la réunion se composait de plus de mille décorés. L’illégalité du serment et de la légende Donnée par le roi, a été reconnue à l’unanimité.

» Aucun des membres présents n’a levé la main à la contre-épreuve ; tous l’avaient levée avec enthousiasme pour refuser de souscrire à cette double illégalité, et, cela, nous pouvons l’affirmer en toute sécurité ; car, de peur que toutes les questions n’eussent pas été bien comprises, chaque épreuve et chaque contre-épreuve ont été renouvelées.

» Il y a plus : tous les décorés sont restés dans la salle plus