où je trouverais force oiseaux, tels que mouettes, goëlands, plongeons ; à droite, l’Océan infini ; à gauche, des falaises gigantesques. Puis, si le vent était bon, — et il ne pouvait manquer d’être bon, les matelots ne doutent jamais de cela ! — puis, si le vent était bon, deux heures de traversée seulement.
Il est vrai que, si le vent était mauvais, il fallait aller à la rame, et qu’on ne savait pas quand on arriverait.
Enfin, on nous demandait douze francs au lieu de vingt.
Par bonheur, ma compagne de voyage — car j’ai oublié de dire que j’avais une compagne de voyage — était une des personnes les plus économes que j’aie connues ; quoiqu’elle eût été assez malade pendant la traversée du Havre à Honfleur, cette économie de huit francs la toucha, et, comme je lui avais galamment laissé le choix entre les deux moyens de transport, elle se décida pour le bateau.
Deux heures après, nous quittions Honfleur avec les premiers mouvements du reflux.
CCVI
Le temps fit honneur à la parole de nos matelots : la mer était calme, le vent bon, et, après une charmante traversée de trois heures, en suivant cette côte pittoresque du haut de laquelle, seize ans plus tard, le roi Louis-Philippe, à qui nous venions de faire une si rude guerre, devait, avec tant d’angoisse, interroger la mer, et lui demander un bâtiment, ne fut-ce qu’une simple barque pareille à celle que trouva Xerxès pour traverser l’Hellespont, — nos matelots signalèrent Trouville.