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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 8.djvu/223

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

suite, parce que je suis résolu à me faire nommer toujours seul[1].

— Alors, c’est nous qui ne nous nommerons pas.

— Non, par exemple ! cela, c’est impossible.

— Eh bien, soit ! quand nous en serons là, nous déciderons la chose… Vous prendrez moitié ?

— Pourquoi moitié, puisque nous serons trois ?

— Mais parce que nous vous laisserons le soin de l’exécution.

— J’exécuterai la pièce, si vous voulez ; mais je ne prendrai que le tiers.

— Nous débattrons tout cela à Paris.

— Parfaitement ! mais n’oubliez pas que je fais mes réserves.

— Ainsi, aujourd’hui 24 juillet, à cinq heures du soir, il est convenu que nous faisons ensemble, vous, Goubaux et moi, Richard Darlington.

— Aujourd’hui, 24 juillet, jour de ma naissance, il est convenu, à cinq heures du soir, que Goubaux, vous et moi, nous faisons Richard Darlington.

— C’est aujourd’hui le jour de votre naissance ?

— Depuis quatre heures du matin, j’ai vingt-neuf ans.

— Bravo ! cela nous portera bonheur !

— Je vous le souhaite !

— Et quand serez-vous à Paris ?

— Vers le 15 août.

— À merveille !

— Maintenant, jetez-moi sur le papier le plan du prologue.

— Pourquoi maintenant ?

  1. J’ai tenu effectivement cette résolution jusqu’au moment où la grande amitié que je portais à Maquet me détermina à lui faire la surprise de le nommer avec moi comme auteur du drame des Mousquetaires. C’était justice, d’ailleurs, puisque nous avions fait, non-seulement le drame, mais encore le roman en collaboration. — Je suis enchanté d’ajouter que, quoique nous ne travaillions plus ensemble, cette amitié est toujours la même, de mon côté du moins.