témoin de ses premières émotions de poëte et d’amant, les vers que voici :
À MA CHAMBRE :
De mon indépendance,
Adieu, premier séjour,
Où mon adolescence
A duré moins d’un jour !
Bien que peu je regrette
un passé déchirant,
Pourtant, pauvre chambrette,
Je vous quitte en pleurant !
Du sort, avec courage,
J’ai subi tous les coups ;
Et, du moins, mon partage
N’a pu faire un jaloux.
La faim, dans ma retraite,
M’accueillait en rentrant…
Pourtant, pauvre chambrette,
Je vous quitte en pleurant !
Au sein de la détresse,
Quand je suçais mon lait,
Une tendre maîtresse
Point ne me consolait.
Solitaire couchette
M’endormait soupirant…
Pourtant, pauvre chambrette,
Je vous quitte en pleurant !
De ma muse, si tendre,
Un Dieu capricieux
Ne venait point entendre
Les sons ambitieux.
Briller pour l’indiscrète,
Est besoin dévorant…
Pourtant, pauvre chambrette,
Je vous quitte en pleurant !