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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/201

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Moulaballe, lauréate du Conservatoire, professeur de chant. Puis elle se mit en chasse.

Elle fit tant des pieds, des mains et du reste, qu’elle finit par trouver cinq cents francs, avec lesquels les deux associés montèrent, dans un arrière-entresol de la rue du faubourg Poissonnière, l’Agence lyrique internationale : Louchard-Passauvert.

La Louchard, fertile en combinaisons, eut bientôt bâclé le programme de l’agence : Exportation d’artistes pour les bouibouis et les maisons de prostitution des républiques sud-américaines, ce qui est identique ; racolage d’ouvrières jeunes et jolies à l’usage des commanditaires de la boîte ; exploitation des mineures inscrites au carnet et tout ce qui se rapporte à ces trois honorables branches de l’industrie maquereautique.

Quoique l’agence fût encore dans la période noire, les blanches se pressèrent à la ronde à la porte de l’entresol.

La maquerelle, toujours en mouvement, courait des Batignolles à Belleville et de Grenelle aux Gobelins, graissant la patte aux pipelettes qui lui fournissaient les renseignements les plus circonstanciés sur les jeunes ouvrières sans ouvrage habitant leur immeuble. Les fleuristes, les plumassières et les modistes étaient surtout visées par la racoleuse ; ces trois branches de l’industrie parisienne,

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