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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/26

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les plus huppées, — ce qui est déjà suffisant.

L’achoppement pour ces lupanars de haute volée est le scandale, surtout pour celles du dernier genre, où la passion surexcitée dégénère souvent en orgie monstrueuse.

Ces clubs sont alimentés par des membres effectifs, appartenant, pour la plupart, au monde de l’aristocratie, de la finance, de la politique, de la magistrature et des arts, et aussi des membres honoraires, riches fêtards étrangers, pour lesquels Paris a tous les charmes.

Ils forment entre eux une sorte de franc-maçonnerie d’honneur qui les oblige au secret et à une commune protection.

L’amour n’est pas tout dans ces clubs, on peut même dire que ce n’est que le piment. On y festoie merveilleusement. Lucullus n’eût pas mieux fait. On ne peut mieux boire qu’entouré de nymphes et de déesses.

Il n’y a pas toujours que des filles galantes dans ces cénacles joyeux, on y rencontre aussi de superbes beautés du meilleur monde que la passion ou les angoisses budgétaires y amènent.

La maison de ce genre la mieux ordonnée, désignée sous le nom de Club des Poteaux, est située à proximité de la zone galante. L’inspiratrice, que les clubistes nomment discrètement la comtesse Julie, a été fort connue, sur la fin de l’Empire et