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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/27

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pendant les premières années de la République, comme femme d’intrigue.

Tout en gouvernant son chabannais aristocratique avec une expérience de maquerelle intellecte et une intelligence de proxénète bas-bleu, elle ne négligeait aucune des relations mondaines qui lui avaient créé une solide réputation de grande dévote.

Elle suivait ponctuellement les offices de sa paroisse, courait les prédicateurs de la Madeleine et de Notre-Dame, patronnait les fêtes de charité et les œuvres diocésaines, subventionnait les petits commerces congréganistes et les ouvroirs des dames de Saint-Vincent de Paul.

De son ardente passionnalité d’antan, on ne lui connaissait plus que sa chère Olympe et le curé Moncupette, le desservant de Turpenay, où elle possédait une opulente maison de campagne.

Sans un fil blanc dans les cheveux, sans une ride sur sa belle peau d’impure, on ne pouvait galamment lui donner que l’âge qu’elle paraissait avoir : trente-cinq ans… Et encore !

L’hôtel dont elle avait fait le Club des Poteaux, lui appartenait.

Elle avait présidé aux dispositions intérieures avec une science parfaite des amours anormales qui s’entourent de luxe, de confortable et d’artistiques séductions. D’ailleurs ses sensations étaient