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Page:Dumont - Paris-Éros. Première série, Les maquerelles inédites, 1903.djvu/81

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été pour elles une bonne aubaine : le curé Moncupette, le desservant de la commune, et M. Poireau, le maire sans pareil.

Sous des apparences grippeminaudes, le curé était un brave homme qui ne s’expliquait pas comment avec sa taille de cuirassier, sa carrure de meunier, ses biceps de lutteur, sa tête braguarde et sa virilité de centaure, on l’avait envoyé à Turpenay faire paître des ouailles. Missionnaire, passe encore, il aurait certainement civilisé des tribus de sauvages à la force du poignet.

Il est vrai qu’il passait pour le théologien le plus fort des temps modernes.

Autre particularité : il n’avait pas de servante. Quand l’aiguillon de la chair le tourmentait, il se passait une blouse, se coiffait d’un vieux chapeau mou, prenait cent sous dans le tiroir de son secrétaire et allait se rafraîchir au grand numéro de la sous-préfecture.

À la première visite que les deux dames des Charmettes lui firent au presbytère, la comtesse Julie l’avait consulté sur plusieurs cas de conscience, et particulièrement sur l’interprétation qu’on devait faire du neuvième commandement.

— Faire œuvre de la chair, c’est faire des enfants ; c’est clair comme la lune, avait-il répondu. On ne fait pas une œuvre en mandrinant un trou,